Baisse des défaillances dans le secteur des CHR
par Infolegale le 31/03/17 11:53
Le nombre de défaillances d'entreprises dans le secteur des cafés, hôtels et restaurants (CHR) en France a baissé en 2016 (-10%). Néanmoins, cette embellie ne doit pas masquer une situation plus contrastée. Infolegale vous explique pourquoi.
Cafés, hôtels, restaurants : baisse des défaillances en 2016
Le secteur des CHR comptabilise 8 155 défaillances d'entreprises en 2016, contre 9 062 en 2015, soit une baisse de 10 %. Ce chiffre passe à 9 449 si l’on comptabilise également les procédures de sauvegarde.
Le sous-secteur le plus touché en proportion est celui des débits de boissons avec 1 308 défaillances en 2016 (soit 3.2 % des entreprises du secteur).
Avec 739 défaillances (soit 2.7 % des CHR de la région), les Hauts de France est la région la plus exposée.
Les unités employant peu de salariés, et particulièrement celles employant 1 ou 2 salariés, sont les entreprises subissant le plus grand nombre de défaillances (34% d’entre-elles).
CHR : le secteur où la proportion de défaillances est la plus élevée
Pourtant, cette embellie ne doit pas vous conduire à assouplir la surveillance de votre poste clients.
En effet, malgré une baisse significative des défaillances, le secteur des CHR demeure le secteur le plus à risque en proportion : soit 2.4 % des entreprises du secteur. À titre de comparaison, cela place les CHR loin devant un secteur comme celui de la construction en terme de pourcentage de défaillances (1.9 %). Avec un profil d’entreprises structurellement plus fragile, le secteur des CHR se caractérise par l'existence de quelques grands groupes et d’une grande majorité de TPE (95 % dans la restauration).
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, l’ouverture d’une procédure collective suspend de fait toute démarche de recouvrement classique. Le créancier, même s’il a obtenu une décision de justice en sa faveur, voit sa facture en attente de règlement gelée : le mandataire en charge de la liquidation des actifs étant en charge de répartir les sommes disponibles selon les rangs de privilèges attachés aux créances.
L’analyse de la solvabilité de vos clients est donc à prendre au sérieux, en particulier dans un secteur à risque comme les CHR.
En effet, puisque le risque de défaillances est plus élevé dans ce secteur, vous devez être particulièrement vigilants en choisissant vos outils de veille sur vos clients.
Comment organiser votre veille pour anticiper les défaillances ?
Avec l’accélération des cycles de défaillances, vous devez impérativement miser sur une solution vous offrant le meilleur compromis entre :
- Prédictibilité : c’est-à-dire la capacité à prédire sur une période donnée la santé financière réelle de vos clients.
- Réactivité : une prédiction n’a de valeur que si elle est fiable dans le temps et surtout, si elle est en capacité à intégrer avec suffisamment de réactivité des données fraîches.
Pour ce faire, vous devez collecter des informations et données financières. Or, contrairement aux idées reçues en ces temps où on parle beaucoup de l’Open Data, nous assistons à une raréfaction de la disponibilité de la donnée financière. En effet, 44 % des entreprises du secteur des CHR ont déposé leurs comptes annuels à titre confidentiel en 2016 (soit 12 % de plus qu’en 2015). Ce chiffre risque de poursuivre sa progression puisque le secteur des CHR est constitué en grande majorité d’entreprises concernées par le dispositif.
Par ailleurs, même si vous parvenez à récolter suffisamment de bilans pour effectuer une veille pertinente, dans les faits leur efficacité réelle s’avère décevante au regard des critères de fraîcheur d’information.
En effet, nous avons réalisé une étude sur les délais réels de publication des bilans en 2016. Celle-ci met clairement en lumière l’écart entre la période théorique durant laquelle les entreprises sont censées publier et la réalité.
Ainsi, les entreprises clôturant leurs comptes au 31 décembre ont en théorie jusqu’au mois de juillet de l’année suivante pour publier leurs comptes : l’Assemblée générale ordinaire devant se tenir dans les six mois suivant la clôture de l'exercice comptable, puis un mois supplémentaire de délai de publication leur permettant de publier jusqu’en juillet. Or, dans les faits, seules 25% des entreprises publient avant la fin du mois de juillet.
Conclusion : la seule utilisation des bilans ne permet pas de satisfaire à l’exigence de réactivité nécessaire à l’anticipation des défaillances.
Afin de palier à ces limites, des sociétés d’information comme Infolegale ont développé leur savoir-faire dans le but d’étoffer leur connaissance réelle des sources d’information discriminantes sur les entreprises.
Infolegale a de longue date développé une expertise dans la collecte, l’analyse et la production quotidienne d’informations issues de tous types de sources en plus des informations issues des bases de données officielles (Bodacc, RNCS, INSEE) : la production de la base de données des journaux d’annonces légales (JAL) par Infolegale étant depuis près d’une décennie l’un des modèles à suivre pour enrichir l’information sur les entreprises*.
* Infolegale est partenaire de l’APTE (Association de la Presse pour la Transparence Economique) pour alimenter et maintenir la plateforme nationale des annonces légales.
A retenir :
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